L’eau cruciale pour l’adaptation aux changements climatiques dans la région MENA

L’eau cruciale pour l’adaptation aux changements climatiques dans la région MENA

L’adaptation est un prérequis à la survie des générations futures dans la région la plus chaude et la plus sèche du monde. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) est l’une des zones les plus pauvres en eau et les plus sèches du monde, avec une forte dépendance à une agriculture climato-dépendante et une large proportion de sa population et de son activité économique dans les zones urbaines côtières, sujettes aux inondations. Carol Cherfane, spécialiste eau senior à la Commission Economique et Sociale pour l’Asie Occidentale (CESAO) a déclaré : « Dans notre région arabe, l’adaptation aux changements climatiques est primordiale. Il s’agit d’un problème d’eau avant toute chose. Nos moyens de subsistance, notre sécurité alimentaire, notre santé, l’industrie du tourisme, toute la gamme lui sont liés ». De nombreux pays arabes ont commencé à s’adapter à la nouvelle réalité climatique et contribuent à l’objectif mondial de diminuer les émissions et de réduire la hausse des températures de la planète. D’un autre côté, l’Institut International pour l’Environnement et le Développement (IIED) estime qu’au niveau mondial, moins de 10 % des fonds dépensés pour aider les communautés les plus pauvres à s’adapter aux impacts des changements climatiques et à adopter les énergies propres atteignent les personnes qui ont le plus besoin de cet argent.

Dans la région MENA, les techniques d’adaptation incluent notamment les systèmes de récupération de l’eau, le traitement et la réutilisation des eaux usées, la protection des aquifères souterrains et l’efficacité de l’utilisation de l’eau lors de l’arrosage. Le Liban développe par exemple des lacs de collines pour conserver et stocker de l’eau pour l’irrigation. L’Egypte est en train de construire des brise-vagues pour préserver les zones humides et les installations côtières de l’intrusion de l’eau de mer. En Jordanie, les eaux usées traitées sont utilisées pour l’irrigation des zones agricoles. Une initiative au Maroc appelée Triple A (Adaptation de l’Agriculture Africaine) a pour objet de transformer et de renforcer l’agriculture tout en l’aidant à s’adapter aux changements climatiques. Un autre projet au Maroc renforce les capacités des femmes de façon à leur permettre de récolter l’eau à partir du brouillard, tandis qu’en Jordanie, un autre projet vise à émanciper les femmes rurales pour les aider à gérer l’agriculture dans un contexte de changements climatiques.

L’agriculture intelligente face au climat et la conservation de l’eau seront largement mis en lumière lors du prochain Forum sur l’Adaptation en Afrique qui se tiendra au Sénégal du 21 au 24 mars. L’événement fournira une plateforme pour un apprentissage et des échanges multi-acteurs sur le savoir, les pratiques et le renforcement des capacités en matière d’adaptation aux changements climatiques. Il vise à construire des liens et à renforcer les engagements pour réaliser des programmes et des actions d’adaptation de haute qualité. L’agenda couvre une gamme croissante d’approches pour la mise en œuvre de l’adaptation et de la résilience climatique dans la planification sectorielle, des gouvernements locaux et du développement des communautés.

En savoir plus : Page de la CESAO sur l’eau – Rapport de l’IIED : "Réaliser un vrai changement : apporter le financement international du climat au niveau local"