Mixed signals from the world’s decarbonization front

Des signaux contradictoires sur le front international de la décarbonisation 

 

Le monde se tourne-t-il vers un avenir décarbonisé ? La France a annoncé mettre un terme à la vente des véhicules essence et diesel d'ici 2040, dans le cadre d'un projet ambitieux visant à satisfaire à ses engagements pris pour l'Accord de Paris sur le climat. La Grande-Bretagnes'est également engagée à atteindre le même objectif. Le constructeur automobile Volvo a déclaré que tous ses nouveaux modèles disposeront d'un moteur électrique d'ici 2019. Le constructeur, propriété d'une société chinoise, est le premier dans le secteur à signaler la fin du moteur à combustion interne. Le constructeur automobile électrique Tesla, qui a récemment présenté un nouveau modèleciblant le marché de masse, a dépassé General Motors et Ford en terme de poids économique aux États-Unis. À l'occasion du deuxième anniversaire de l'Accord de Paris, le président français, Emmanuel Macron, tiendra plus tard cette année une conférence sur le climat axée sur la mise en œuvre des mesures à l'échelle mondiale visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone.

Face à la réalité. Les producteurs de pétrole et de gaz conventionnels approuvent bien plus de nouveaux projets que depuis l'effondrement du prix du pétrole il y a trois ans, un plus grand nombre de champs de pétrole et de gaz ayant été approuvés au cours du premier semestre de cette année que sur toute l'année 2016. Aux États-Unis, le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre (GES) au monde, le Congrès consolide en lois les décrets remettant en cause l'action climatique, signés par le président Trump. Il est estimé que les exportations de pétrole des États-Unis quadrupleront d'ici à 2020, devenant ainsi l'un des 10 plus gros pays exportateurs au monde. L'échafaudage politique sur lequel l'Accord de Paris s'est construit est intrinsèquement délicat, reposant sur des engagements volontaires. Le retrait des États-Unis alimente l'incertitude et il est difficile de savoir comment le monde réagira. L'abandon en cascade des efforts pour lutter contre les changements climatiques pourrait avoir des effets désastreux à bien plus long terme.

 

Les gros du pétrole contre-attaquent. Les grosses compagnies pétrolières, tout en reconnaissant que le monde tend de plus en plus vers l'énergie renouvelable, estiment que les énergies fossiles resteront indispensables dans les prochaines décennies. Amin Nasser, de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, a récemment déclaré lors d'une conférence au sujet de l'énergie à Istanbul, en Turquie, qu'« il semble y avoir une croyance grandissante que le monde peut se désengager prématurément des sources d'énergie avérées et fiables que sont le pétrole et le gaz, en supposant, de façon erronée, que des alternatives seront rapidement déployées. » Ben van Beurden de Shell, intervenant à la même conférence, a indiqué que « la transition vers des technologies bas carbone « s'effectuerait sur plusieurs générations » plutôt que par une « révolution » rapide.