Un nouveau lien découvert entre mercure, poisson et changements climatiques
Les changements climatiques pourraient faire monter les taux de méthylmercure à un niveau encore jamais vu. L’augmentation des températures pourraient multiplier par sept son taux dans les poissons, selon une nouvelle étude qui vient d’être publiée. La hausse de la pluviométrie augmente la quantité de matériel organique se déversant dans les océans. Cela favorise la croissance des bactéries aux dépens du phytoplancton et, par conséquent, la prolifération d’un nouveau type de prédateurs qui se nourrit de bactéries. Le Dr Erik Bjorn, un expert scientifique, a déclaré à BBC News que « Cela crée une étape supplémentaire dans la chaîne alimentaire, et le méthylmercure est enrichi d’environ un facteur dix à chacune de ces étapes dans le réseau trophique. »
Au niveau mondial, le GIEC prédit une hausse globale du déversement de matière organique pouvant atteindre 15-20% avant la fin du siècle. Les niveaux de méthylmercure dans le zooplancton,le premier maillon de la chaîne alimentaire, devrait connaître leur plus forte augmentation dans les eaux côtières de l’hémisphère nord. Les régions comme la Méditerranée devraient être moins touchées du fait de moindres effets d’écoulement et d’érosion des sols. D’un autre côté, des travaux récents ont mis en lumière la difficulté de prédire l’érosion future des sols dans cette région, qui connaît une très forte variabilité climatique interannuelle. Une augmentation des phénomènes extrêmes et de l’intensité de la pluviométrie pourrait, à l’avenir, conduire à une hausse significative de la perte de sol.
Le mercure est l’un des métaux les plus toxiques du monde et, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’un des dix produits chimiques qui menacent la santé humaine. Cela fait de nombreuses années que l’on s’inquiète des niveaux de mercure dans le poisson. La façon la plus courante de s’exposer au mercure consiste à manger du poisson, car ce métal lourd est connu pour sa bioaccumulation dans les poissons et les fruits de mer et son transfert à l’être humain. Les niveaux de mercure dans les écosystèmes mondiaux ont crû de 200 % à 500 % depuis la révolution industrielle, en raison de l’utilisation de carburants fossiles tels que le charbon. Chez l’humain, une corrélation a été établie entre niveaux élevés de mercure et dégâts dans le système nerveux, paralysie et handicap mental chez l’enfant. Les efforts internationaux pour limiter la quantité de mercure dans l’environnement sont consacrés par la Convention de Minamata, signée par 136 pays depuis 2013.
La brochure sur le mercure de l’Organisation météorologique mondiale