Il est urgent de passer à autre chose que les énergies fossiles, selon des agences internationales de l’énergie

Il est urgent de passer à autre chose que les énergies fossiles, selon des agences internationales de l’énergie

Deux agences internationales ont tiré la sonnette d’alarme, avertissant que le monde devait rapidement rediriger la production énergétique vers d’autres sources que les carburants fossiles si nous voulons empêcher une dangereuse hausse des températures mondiales. Deux rapports distincts ont été dévoilés le 20 mars lors du Dialogue sur la transition énergétique à Berlin, en Allemagne, par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). Tous deux concluent que pour changer de façon fondamentale la façon dont l’électricité est produite, des investissements considérables seront nécessaires, mais que l’amélioration de l’efficacité énergétique permettra également des économies. Le rapport de l’AIE souligne qu’une accélération sans précédent en matière de technologies bas carbone doit intervenir immédiatement et de façon exhaustive dans tous les pays.

Afin de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, les émissions mondiales annuelles, qui s’établissent à plus de 30 gigatonnes de dioxyde de carbone lié à la production d’énergie, doivent baisser à moins de 10 gigatonnes d’ici 2050.Des travaux de recherche conduits par l’IRENA montrent que les émissions de CO2 liées à l’énergie pourraient être réduites de 70 % d’ici 2050, et complètement abandonnées d’ici 2060. Pour y parvenir, la part actuelle des énergies renouvelables dans l’approvisionnement en énergie primaire, qui s’élève à 15 %, devra atteindre 65 % en 2050. Quelque 29 000 milliards $ supplémentaires d’investissement dans l’énergie sera nécessaire d’ici 2050, soit l’équivalent de 0,4% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Actuellement, on estime que 60 millions de ménages, soit 300 millions de personnes, sont alimentées avec des énergies renouvelables hors réseau. 

L’année dernière, le record en matière de production additionnelle d’énergie renouvelable a été battu, avec une hausse de la capacité mondiale de 161 gigawatts (GW). Selon les dernières statistiques de l’IRENA, à la fin de 2016, les capacités mondiales en matière de production énergétique issue de sources renouvelables ont atteint 2006 GW, l’énergie solaire affichant une croissance particulièrement forte. Un total de 71 GW d’énergie solaire a ainsi été installé, un record. Cette hausse est supérieure à celle de l’énergie éolienne, qui a crû de 51 GW, tandis que les capacités de production d’hydroélectricité et de bioénergie ont grimpé de 30 GW et 9 GW respectivement. Les capacités d’énergie géothermique ont augmenté de près de 1 GW. L’Asie a représenté 58 % des nouvelles capacités d’énergies renouvelables en 2016, ce qui porte à 812 GW sa capacité totale, soit environ 41 % de la capacité mondiale. L’Asie a également été la région du monde où la croissance a été la plus rapide, avec une hausse de 13,1% des capacités d’énergies renouvelables. L’Afrique a installé 4,1 GW de capacités additionnelles en 2016, soit deux fois plus qu’en 2015.

Ressources : Rapport de l’AIERapport de l’IRENA | Une analyse pays par pays sur la base des programmes de l’IRENA REmap et Avantages des énergies renouvelablesStatistiques 2017 sur les capacités d’énergies renouvelables