L'assurance joue un rôle clé dans l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques

L'assurance joue un rôle clé dans l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques 

L'agriculture a été fortement représentée lors de la conférence récente de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui s'est tenue du 8 au 18 mai 2017 à Bonn, en Allemagne. Les représentants des secteurs des changements climatiques, de l'agriculture et de l'assurance ont défini une vision ambitieuse pour une assurance accessible aux agriculteurs dans l'ensemble du monde en développement afin de réduire les pertes dues au climat. Un événement d'un jour dédié à cette question a souligné la valeur d'une assurance indexée, a pu tirer des leçons et identifier les défis majeurs. "Nous avons pu constater l'efficacité d'une assurance formelle pour les agriculteurs contre les événements climatiques extrêmes” a commenté Bruce Campbell, le directeur du Programme de recherche du CGIARsur les changements climatiques, l'agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS), qui a organisé conjointement cet événement. "L'assurance compense les petits exploitants afin d'éviter des pertes catastrophiques, mais elle leur permet également d'investir et de s'adapter, même lorsqu'ils ne sont pas indemnisés."

Un intérêt mondial grandissant pour une assurance indexée. L'assurance contre le climat a été de plus en plus soulignée dans les processus de la CCNUCCet l'Accord de Paris identifie explicitement les solutions d'assurance comme un domaine de coopération permettant de s'attaquer aux effets des changements climatiques. Indexant les versements sur les "déclencheurs" ou seuils scientifiques au-delà du point où la production agricole commence à être affectée, des dispositifs d'assurance indexée sont actuellement en phase pilote et étendus à de nombreux pays, dont le Bangladesh, l'Éthiopie, le Guatemala, le Honduras, l'Inde et le Nigeria. Les avancées considérables réalisées dans ce domaine soulèvent un intérêt grandissant au niveau mondial pour que l'assurance joue un rôle de plus en plus prépondérant en tant qu'outil d'adaptation aux changements climatiques. 

Un séminaire sur l'assurance et la gestion du risque pour l'agriculture s'est tenu à Tunis les 16 et 17 mai. L' événement organisé par EnpardMed a étudié plusieurs initiatives en cours dans la région. Un projet en Tunisie teste actuellement un dispositif d'assurance indexée dans un pays où entre 7 et 8% des agriculteurs seulement sont couverts par les assurances agricoles. Au Maroc, des solutions innovantes mettant en place une assurance paramétrique sont actuellement en phase pilote.  Le projet ACCAGRIMAG se concentrant sur l'assurance des céréales, légumineuses et oléagineux est parvenu à assurer plus d'un million d'hectares.  Dans ses conclusions, Luc Boucher, de l'Agence marocaine pour le développement agricole (ADA), a insisté sur le fait que l'objectif global dans la gestion du risque en agriculture est à la fois économique, social et politique ; qu'il n'existe pas de solution universelle, mais un besoin de combiner différentes solutions en fonction des secteurs impliqués et de la disponibilité des données pour créer des outils d'assurance.

 

Documents ressourcesPrésentation vidéo de l'intensification de l'adaptation en agriculture grâce à l'assurance