Evaluer le coût du réchauffement climatique pour le monde arabe

Evaluer le coût du réchauffement climatique pour le monde arabe

L’économiste syrien Ahmad Sadiddin évalue les conséquences financières du réchauffement climatique dans le monde arabe. Travaillant au sein de l’Université de Florence, en Italie, l’économiste modélise le coût des changements climatiques en rassemblant toutes les données disponibles pour quatre pays : le Maroc, la Jordanie, le Liban et l’Egypte.Saddidin explique que : « La pluviosité va décroître dans la région MENA, en particulier dans les pays méditerranéens, alors que l’agriculture consomme 80 % de l’eau de la région. » Les changements climatiques ne seront pas ressentis partout de façon identique et de nombreux modèles climatiques prédisent que le monde arabe sera l’une des régions les plus durement touchées.

Beaucoup de pays arabes ont déjà des difficultés en matière d’eau et de sécurité alimentaire et cette situation ne pourra qu’empirer. Sadiddin collabore avec le chercheur marocain Aziz Elbehri, économiste senior à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome. L’objectif de leur travail conjoint est d’évaluer l’efficacité de l’agriculture d’un pays dans la production des meilleures cultures en fonction de la disponibilité en eau et de ce que les consommateurs locaux désirent réellement manger. Ils espèrent pouvoir donner des recommandations sur la façon dont chaque pays devrait utiliser l’eau dont il dispose ainsi que la manière dont il pourrait s’adapter aux changements climatiques.

Cette approche serait intéressante pour les gouvernements arabes de toute la région MENA. Les populations de leurs pays sont en croissance, ce qui signifie que la demande en produits alimentaires et en eau ne peut qu’augmenter, rendant particulièrement pertinentes des recherches telles que celles menées par Sadiddin et Elbehri. Les pays de la région, du Maroc au Qatar, ont donné la priorité aux recherches sur de nouvelles sources hydriques. Comme l’affirme Elbehri, « De nombreuses régions connaissent la rareté en eau, mais aucune d’entre elles n’est aussi pauvre en eau que le Moyen-Orient. »