Le Maroc lance un projet d’huile d’argan destiné à atténuer les effets des changements climatiques

Le Maroc lance un projet d’huile d’argan destiné à atténuer les effets des changements climatiques

Une Mesure d’atténuation appropriée au niveau national (MAAN/NAMA), qui repose sur la production d’huile d’argan, s’est vu accorder un financement de 39,3 millions USD par le Fonds vert pour le climat (FVC/GCF). Par ce projet ambitieux, le gouvernement marocain entend créer des vergers d’arganiers dans les zones dégradées du Sud marocain. Le recours à certaines techniques pointues permettront d’optimiser la production d’huile d’argan dans une perspective de développement durable, tout en réduisant les pressions anthropogènes et industrielles auxquelles sont soumises les forêts d’arganiers sauvages, d’une part, et d’autre part en réhabilitant les zones dégradées.

Le gouvernement marocain voit dans l’actuelle demande internationale très forte en huile d’argan une formidable opportunité de lier objectifs climatiques et objectifs de développement durable. L’huile d’argan est depuis longtemps l’une des sources de subsistance de la population berbère au Maroc. Traditionnellement, les petits agriculteurs de la région se sont reposés sur une démarche sylvopastorale qui permet de faire jouer les synergies entre la forêt et les pâturages. Bien que les forêts d’arganiers s’étendent encore sur une superficie de quelque 820 000 hectares, un tiers de la couverture forestière a déjà disparu en raison d’une production intensive de charbon de bois et de pratiques agricoles non viables. 

La désertification galopante des zones de vergers d’arganiers menace chaque jour un peu plus les moyens de subsistance des communautés locales. Les arganiers représentent une véritable forteresse contre la désertification : à maturité, les arganiers (Argania spinosa) peuvent atteindre 10 mètres de haut et pour certains vivre jusqu’à 200 ans. Leurs racines très profondes contribuent à freiner l’érosion du sol. L’arganier est également doté d’une capacité impressionnante à s’adapter à des périodes de sécheresse prolongée : il se met tout simplement en sommeil jusqu’au retour des précipitations. 

 

Cette MAAN/NAMA a été mise au point en coopération avec le Programme de renforcement des capacités pour une stratégie de développement à faible carbone du PNUD et avec le soutien de la Commission européenne, le Ministère fédéral allemand de l’environnement et le gouvernement australien.