La région MENA pourraient être constituée d’économies bas carbone d’ici 2030
Les systèmes énergétiques de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) pourraient être fondés principalement sur les énergies renouvelables d’ici 2030. Une nouvelle étude révèle que le coût de l’électricité éolienne et solaire de la région pourrait tomber à 39-58 dollars/MWh si différentes ressources énergétiques étaient reliées à travers un « super réseau » permettant le transfert de gros volumes d’électricité sur des distances plus longues. Les chercheurs de l’Université de technologie Lappeenrantaont ainsi montré que si le système énergétique iranien fonctionnait à 100 % avec des énergies renouvelables, il serait de 50 à 60 % moins cher que si le pays optait pour le nucléaire ou les carburants fossiles avec captage et stockage de carbone (CSC). Sur la base des prévisions financières et techniques pour l’année 2030, l’option carburants fossiles et CSC pourrait coûter environ 127 euros/MWh ; alors que celui d’une électricité entièrement issue de sources renouvelables est estimée à 42-63 dollars/MWh.
Un futur bas carbone offre de grandes opportunités pour les entreprises et les décideurs de la région MENA. Au niveau mondial, l’économie du bas-carbone pèse déjà 5 500 milliards par an et 90 000 milliards seront investis dans les systèmes d’infrastructure, agricoles et énergétiques mondiaux d’ici 2030. Une étude réalisée pour le Forum Arabe pour l’Environnement et le Développement (AFED) qui a fait l’objet d’un article récent estime que le coût de la dégradation de l’environnement dans la région arabe est d’environ 5 % du PIB et des analyses économiques de référence sur les impacts des changements climatiques démontrent que le coût de l’inaction dépasse de loin les coûts associés à la transition vers une économie bas carbone. Les entreprises auront des obligations croissantes en matière de divulgation des impacts des changements climatiques, de leur exposition au risque et de durabilité, et les références en matière de changements climatiques sont examinées de près par les gouvernements, les consommateurs, les employés et les investisseurs.
Les gouvernements de la région se sont engagés à faire des réformes dans le domaine de l’énergie, alors que les fusions et acquisitions dans le domaine des énergies renouvelables repartent à la hausse après une longue période de baisse. Les activités d’aménagement nouveau continuent à dominer les transactions concernant les producteurs d’électricité ainsi que les fournisseurs d’eau, de gaz, etc., attirant 8,7 milliards de dollars d’investissement l’année dernière. Le dossier d’EY sur « les transactions et tendances dans l’électricité » a mis l’accent sur des annonces d’investissements importants au dernier trimestre 2016, notamment le financement par l’emprunt du Kuwait Fund for Arab Economic Development d’un montant de 115,5 millions de dollars pour la construction d’une usine de désalinisation en Egypte. Les Emirats Arabes Unis ont également accueilli de nouveaux projets qui contribueront à son objectif rehaussé de 24 % à 26 % d’énergies renouvelables.Dubai a lancé un fonds vert de 27 milliards de dollars américains pour le financement de projets de durabilité internationaux. À Oman, les subventions ont été supprimées et des tarifs reflétant les coûts ont été introduits pour les consommateurs utilisant plus de 150 MWh d’électricité par an. L’Arabie Saoudite projette de diminuer les subventions sur l’électricité et l’eau de 53 milliards de dollars d’ici 2020 et des appels d’offres sont prévus pour augmenter sa capacité en matière d’énergie solaire de plus de 2000 MW avant 2020. L’Egypte prévoit de construire des centrales solaires avec une capacité totale de 250 MW. La Jordanie a annoncé de nouveaux appels d’offres en matière d’énergies renouvelables et développe un Plan national de la croissance verte. Le gouvernement tunisien a annoncé récemment son projet d’investir 1 milliard de dollars dans l’installation de 1000 mégawatts (MW) d’énergies renouvelables en 2017 et s’est engagée à générer 30 % de son électricité à partir de sources d’énergie renouvelables en 2030.
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