Les données récemment publiées par l’Algérie peuvent aider à faire le lien entre le climat et la pauvreté dans la région

Les données récemment publiées par l’Algérie peuvent aider à faire le lien entre le climat et la pauvreté dans la région 

Le fait que les changements climatiques affectent de manière disproportionnée les pauvres n’a rien de nouveau. Les prévisions selon lesquelles des millions de personnes pourraient vivre dans des conditions de pauvreté extrême d'ici à 2030 à cause des changements climatiques, sont apparues au fil des ans dans différents rapports rédigés par des organismes internationaux tels que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Groupe Banque mondiale (GBM). Cependant, dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), des données fiables sur les tendances de la pauvreté ont été limitées par l’insuffisance des enquêtes. En raison de la faible portée des enquêtes menées, le Groupe Banque mondiale qui compile et compare systématiquement les données sur la pauvreté, n’a pu publier ces dernières années une estimation sur la région MENA comme elle le fait pour toutes les autres régions du monde. Par exemple, en 2013, les données disponibles ne couvraient que 34% de la population de la région MENA, ce qui rendait cette information plus fallacieuse qu’informative.

Les nouvelles données publiées par l'Algérie représentent une étape importante pour obtenir de meilleures statistiques sur la pauvreté dans la région MENA. L’Algérie a récemment collaboré avec l’équipe du Groupe Banque mondiale en charge de l’étude des Pratiques mondiales de pauvreté et d’équité pour rendre les données sur la région MENA plus largement disponibles. En intégrant l'Algérie, un pays qui avait environ 38,1 millions d'habitants en 2013, la base de données augmente considérablement sa portée dans la région MENA; en franchissant les seuils minimums de publication des données, elle devrait permettre de mettre à jour les estimations régionales des périodes correspondantes.  Des analyses préliminaires des données récemment disponibles indiquent que l'inégalité en Algérie est plus faible que dans le reste de la région et que les taux de pauvreté extrême étaient plus élevés dans les zones urbaines qu'en milieu rural, ce qui est relativement peu commun.

Des estimations fiables sur la pauvreté et des projections en matière de croissance économique sont essentielles pour cibler les dépenses publiques et avoir le plus d’effets possible. Selon l’aperçurégional des Prévisions économiques globales de 2017, la croissance économique dans la région MENA devrait chuter à 2,1% en 2017 et augmenter progressivement jusqu’aux 2,9% en 2018 pour atteindre les 3,1% d'ici 2019, en supposant qu’une diminution des tensions géopolitiques et qu’une augmentation des prix du pétrole aient lieu. À court terme, l'économie algérienne devrait ralentir et se stabiliser à 1,8% dans un contexte d'assainissement budgétaire et de croissance du secteur des hydrocarbures plus faible.  La croissance de l'Égypte devrait rester proche des 4% au cours de l'exercice 2017 et se renforcer dans les deux années suivantes, grâce à la mise en œuvre progressive de réformes commerciales et à l’amélioration de la compétitivité. Le Maroc devrait passer à 3,8% de croissance en 2017 et à un rythme de 3,7% l'année suivante alors que la production agricole rebondit grâce à l'amélioration des conditions météorologiques et à la mise en place de réformes. La croissance en Tunisie devrait accélérer de 2,3% en 2017 et de 3% en 2018 pour des raisons similaires. Une reprise progressive de la croissance est aussi prévue en Jordanie et ce, en fonction de l’évolution des réformes. Au Liban, une reprise de la croissance est attendue quand la stabilité politique sera rétablie.

Ressources: Prévisions économiques globales de 2017 | Initiative régionale pour faire face à la pénurie d’eau au Proche Orient et en Afrique du Nord | Vue d’ensemble régionale de l’insécurité alimentaire de la FAO