Réguler le débit du Nil pour faire face aux changements climatiques
Vidéo sur le Nil et les changements climatiques.
Les changements climatiques peuvent avoir des effets considérables sur les futures crues du Nil. Une nouvelle étude menée par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) prévoit qu’il y aura plus d'inondations et que le débit annuel du fleuve augmentera probablement de 15% alors que les futures variations annuelles des crues s’accroîtront vraisemblablement de 50%. Pouvoir prédire combien de fois le débit peut varier deviendra de plus en plus important car la population du bassin du Nil, principalement en Égypte, au Soudan et en Éthiopie, doublera d'ici 2050 pour atteindre pratiquement le milliard. Ces régions sont les sources principales du Nil, ce qui représente environ 80% du débit total du fleuve.
La nouvelle étude permettra d’aider les pays à mieux localiser la construction des barrages et à exploiter ceux existants de manière plus efficace. L’Égypte dépend des eaux du Nil pour son approvisionnement en électricité, son agriculture, et son eau potable mais depuis que l’ Éthiopie a annoncé le projet de construction du barrage de la Renaissance, il y a eu des tensions entre les deux pays. Pour alléger le débit du Nil, les pays du bassin doivent coopérer pour pouvoir stocker suffisamment d’eau et construire de nouveaux barrages. Contrairement au grand barrage égyptien d’Assouan, qui a été construit dans le but principal de stocker de l’eau, le nouveau barrage éthiopien est conçu pour produire de l'électricité, soit environ 6 000 mégawatts. Une fois que le barrage fonctionnera, la capacité de stockage devrait augmenter d'environ 45% pour répondre à la demande en aval pendant les périodes de sécheresse prolongée.
Les paysans égyptiens cultivent la terre depuis set milles ans et ont toujours su faire face aux pénuries d’eau. Or aujourd’hui, la situation a changé. Selon la socio-économiste Magda Ghoneim, «les agriculteurs ont vécu pendant des siècles en appliquant leurs connaissances traditionnelles, mais maintenant, ces connaissances ne sont plus suffisantes.» Le gouvernement égyptien s’intéresse à différentes alternatives pour s’adapter aux conséquences du nouveau projet de barrage, telles que la télémétrie, les systèmes d’irrigation économes et le dessalement. Une voie fluviale allant du lac Victoria à la Méditerranée est envisagée, ce qui fournirait huit milliards de mètres cubes d'eau de plus au Soudan et à l'Égypte. Le Haut Barrage d’Assouan devrait être géré plus efficacement afin de diminuer l'évaporation de l'eau. Cependant, l’éventualité du stress hydrique dans le bassin du Nil reste une inconnue à bien des égards et les agriculteurs ne savent toujours pas bien comment atténuer les effets des changements climatiques et s’adapter à ceux-ci.
Ressources: Vidéo sur le Nil & changements climatiques | Initiative portant sur le bassin du Nil | Stratégie égyptienne à l’échelle nationale pour s’adapter aux changements climatiques et prévenir les risques de catastrophe
Voir aussi:
Promotion de la paix environnementale dans les bassins versants du Jourdain et du Nil