La Jordanie souhaite devenir une oasis de technologies économes en eau

La Jordanie souhaite devenir une oasis de technologies économes en eau

Utiliser l'eau de mer pour cultiver à partir de l'énergie propre. La semaine dernière la Jordanie a lancé un projet qui consiste à recycler de l’eau de mer pourpouvoircultiver grâce à de l’énergie non polluante. Une installation de 3 hectares, unique en son genre, située à l'extérieur d’Aqaba, ville portuaire de Jordanie, utilisera de l'eau de mer pour refroidir les serres qui sera par la suite dessalée par une centrale solaire pour pouvoir irriguer les cultures. Le projet, inauguré le 7 septembre par Sa Majesté Abdullah II de Jordanie et le prince héritier Haakon de Norvège, permettra de produire 130 tonnes de légumes par an et 10 000 litres d'eau douce par jour. La Norvège a financé ce projet à hauteur de 3,7 millions de dollars US dans le cadre du programme forestier intitulé Sahara Forest Project (SFP), mis en place parune société à responsabilité limitée dont l’objectif est de trouver des solutions environnementales innovantes et rentables dans les secteurs alimentaires, de l’eau et de l’énergie.  

La Jordanie est le quatrième pays le plus aride au monde  et l’une des nations les plus pauvres en eau de la planète. Les pressions sur l'approvisionnement en eau se sont accrues du fait de l’augmentation de la population, du développement économique et de l’envol de la culture irriguée. En 1946, un habitant de Jordanie pouvait compter sur 3 600 m² d'eau par an alors qu’aujourd’hui l’offre par personne a été réduite à 145 m² par an. Cela place le pays bien au-dessous du niveau de "pénurie absolue" qui, selon les Nations unies, correspond à 500 m² per capita et par an.

Le nombre de sécheresses en Jordanie pourrait doubler d'ici à 2100 en raison des changements climatiques. Dans un scénario où les efforts planétaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont insuffisants, les scientifiques ont prévu que la Jordanie pourrait subir une baisse de 30% des précipitations hivernales et une augmentation de 4,5 °C des températures moyennes annuelles. Le débit de la rivière la plus importante de Jordanie pourrait diminuer de 75% et les sécheresses deviendraient plus fréquentes et plus intenses. D'ici à 2100, un déficit pluviométrique exceptionnel devrait avoir lieu dans 50% de ces années, un véritable prélude aux grandes sécheresses. Cependant, selon un scénario «optimiste», si les concentrations de CO2 dans l’atmosphère se stabilisaient vers le milieu de ce siècle (RCP4.5), les sécheresses resteraient plus fréquentes mais pas nécessairement plus graves.

Ressources: Gestion de la demande d’eau en Jordanie | Sécheresses en hausse en Jordanie: les changements climatiques et les effets en cascade de l’utilisation des terres en Syrie sur la réduction du débit transfrontalier du fleuve  | Revue de presse de Sahara Forest Project