Financement de pompes à énergie solaire dans la vallée du Jourdain
Une nouvelle proposition de financement de pompes à énergie solaire dans la vallée du Jourdain a été présentée dans le cadre d’une réunion de consultation des parties prenantes pertinentes le 5 décembre 2016 à Amman, en Jordanie. Cette proposition programmatique concerne quelque 10 000 exploitations agricoles, soit environ 35 000 hectares de terres irriguées dans la vallée du Jourdain. Elle intègre une composante « atténuation » – réduction des gaz à effet de serre grâce au remplacement des pompes électriques et diésel par des pompes solaires –, et une composante « adaptation », axée sur les économies d’eau et l’optimisation de la productivité de l’eau. Ce programme de financement de la lutte contre les changements climatiques a été mis au point par le Ministère de l’environnement jordanien et l’Autorité de la vallée du Jourdain, avec le soutien du projet ClimaSouth, projet financé par l’Union européenne. La démarche retenue comprend plusieurs éléments innovants qui pourraient être reproduits dans d’autres pays de la région qui entendent déployer des programmes d’irrigation de grande envergure et doivent faire face à la charge que représentent les subventions à l’eau et à l’énergie sur leurs finances publiques.
L’agriculture jordanienne est exposée à une évolution climatique qui menace sérieusement ses ressources en eau. Les populations pauvres qui vivent en zone rurale sont, dans une mesure disproportionnée, touchées par cette menace, en raison de leur dépendance à l’agriculture, d’une capacité d’adaptation moindre, et de la part élevée de leur budget qu’elles dépensent pour se nourrir. Avec des ressources en eau renouvelables inférieures à 130 m3 par personne, la Jordanie fait partie des pays qui disposent du plus petit volume d’eau par habitant au monde. Elle doit d’ores et déjà faire face à une grave pénurie d’eau qui ne cesse de s’aggraver, exacerbée par une forte dépendance aux importations énergétiques et un secteur de l’électricité qui repose à 99,6 % sur les combustibles fossiles.
Cette proposition programmatique de financement climatique entend s’attaquer aux problèmes liés aux coûts élevés de l’irrigation, au recours aux combustibles fossiles et à la question clé de l’efficacité de l’eau. La mise en œuvre de cette proposition dans la vallée du Jourdain devrait, d’ici 20 ans, contribuer à une réduction des gaz à effet de serre de 1 237 060 tCO2e, et à des économies d’eau de 500 million m3. Ce qui, en termes financiers, à ce même horizon, se traduirait par l’économie d’environ 386,5 millions USD, dont 85 millions USD de subventions à l’eau et 301,5 millions USD de subventions à l’électricité rendues caduques. Ce financement est actuellement à l’étude, à la lumière des recommandations formulées par les parties prenantes consultées, et la composante « productivité de l’eau » est en cours de révision.