Global warming sets new world record

Le réchauffement de la planète bat tous les records

Visualisation de l’évolution des températures de 1880 à 2016 – Analyse réalisée par l’équipe du laboratoire de recherche et d’études spatiales de la NASA (Goddard Space Flight Center – GSFC(Source : Studio de visualisation scientifique NASA/GSFC)
Télécharger la vidéo

Selon deux annonces indépendantes récentes de la NASA et des NOAA des États-Unis, l’année 2016 a été l’année la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques modernes, et la troisième année consécutive au cours de laquelle les records de températures moyennes à la surface de la Terre ont été battus. Gavin Schmidt, de l’équipe du GSFC : « Nous ne nous attendons pas à ce que chaque année soit une année record ; mais ce réchauffement continu esquisse manifestement une tendance à long terme ». La température moyenne à la surface de la Terre a augmenté d’environ 1,1° C depuis la fin du 19e siècle. Le réchauffement est intervenu en grande majorité au cours des 35 années écoulées, dont 16 des 17 années les plus chaudes enregistrées depuis 2001.   

S’agissant du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le GIEC prédit que si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, le climat sera toujours plus sec et toujours plus chaud. Les pays du « croissant infertile », du Maroc à l’Arabie saoudite, ont enregistré des records de températures l’été dernier. Les recherches sur l’évolution climatique, qui vont s’intensifier au cours du 21e siècle, rendent compte de résultats alarmants. Si l’on s’en tient au statu quo, à savoir que la température du globe ne devait augmenter que de 2 C° en moyenne, comparée aux températures relevées au cours de l’ère préindustrielle, les températures estivales dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord pourraient dépasser les 30° C la nuit, et atteindre 46° C dans la journée. À la fin du siècle, en période chaude, les températures à la mi-journée pourraient grimper jusqu’à 50° C, et les vagues de chaleur pourraient être dix fois plus fréquentes qu’à l’heure actuelle. Une combinaison de températures et d’un taux d’humidité extrêmes dans certaines parties de cette région, tout particulièrement dans le Golfe persique, pourrait rendre l’environnement climatique quasi-mortel, et, en tout état de cause, intolérable pour l’humain.

 

Les incidences sociales, économiques et écologiques des changements climatiques dans la région Moyen-Orient – Afrique du Nord devraient être plus fortement ressenties que partout ailleurs. Les zones littorales de faible altitude – en Tunisie, au Qatar, en Libye, dans les États arabes unis, au Koweït et tout particulièrement en Égypte – sont menacées. Les études suggèrent que de nombreuses populations devront quitter la région en raison de conditions de vie qui ne cessent de se détériorer. Selon la Banque mondiale, l’élévation du niveau de la mer pourrait toucher 43 villes portuaires, dont 4 au Moyen-Orient et 19 en Afrique du Nord. Dans le cas du port d’Alexandrie, une élévation de 0,5 mètre entraînerait le déplacement de plus de 2 millions de personnes, s’accompagnant de 35 milliards de dollars en pertes foncières et infrastructurelles, et de pertes incalculables en matière de patrimoine historique et culturel. L’économiste syrien Ahmad Sadiddin travaille actuellement à déterminer les implications financières du réchauffement climatique pour le monde arabe.